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Comment être productif ET Créatif :
(sur commande)
Dans cette édition :
créativité et productivité ne sont pas opposées : on peut avoir le beurre et l’argent du beurre
pourquoi pense-t-on le contraire et comment dépasser ce cap ?
Être créatif ET productif sur commande : ma méthode
J’ai longtemps cru que j’étais dans la team productivité.
Vous savez, celle des gens un peu rigides, structurés, ultra efficaces… mais pas franchement inspirés.
J’avais des fulgurances créatives, oui. Mais jamais quand je voulais.
Pas en réunion. Pas devant mon ordi.
Non. Mes meilleures idées arrivaient dans la douche, ou en vacances, ou au moment où je dînais avec des amis. Jamais quand il le fallait.
C’était frustrant. Parce que dans mon quotidien d'entrepreneure, j’ai besoin d’idées. J’ai besoin d’être créative. Pas juste de produire.
Et pourtant, j’avais accepté une espèce de fatalité :
→ soit on est productif,
→ soit on est créatif.
Mais pas les deux à la fois.
Je pensais qu’on ne pouvait pas forcer la créativité. Qu’on ne pouvait pas lui donner rendez-vous entre 10h30 et 12h00 dans son agenda.
C’est faux.
Et c’est précisément ce que j’ai envie de partager aujourd’hui :
> Comment j’ai appris à être créative sur commande.
> Comment j’ai réussi à allier efficacité et intuition.
> Et pourquoi ce n’est pas un don, mais une méthode
Plutôt artiste ou psychorigide ?
Dans la vie, la plupart des gens pensent qu’il y a deux équipes : les créatifs et les organisés.
En équipe une : les créatifs
Ils ont les idées qui fusent, ils sont ouverts sur le monde, ils voient des choses que d’autres ne voient pas…
En même temps, ils commencent mille projets sans jamais en terminer aucun, ils sont mal organisés et toujours en retard aux rendez-vous.
En équipe deux : les organisés
À l'opposé, ils sont productifs et organisés, ils avancent vite. Ils passent à l’action et leurs projets aboutissent.
En revanche, ils manquent de spontanéité, ils sont un peu paniqués si on sort du cadre. Ils ont une vision plus étroite des choses et jouent donc sur un terrain plus restreint.
À un moment de notre vie, on se met tous plus ou moins dans l’une ou l’autre des cases.
C’est par forcément faux de le faire. Car oui, on a tous une nature. Mais là où ça devient un vrai problème, c’est quand on s’enferme voire qu’on s'emmure dans une case.
C’est quand on en vient à penser qu’il est impossible d’être créatif quand on est carré et inversement.
C’est comme ça que l’on développe un blocage :
Les productifs rêvent d’être plus créatifs mais ils pensent qu’ils auront moins de résultats s’ils se mettent à lâcher prise ;
Les créatifs pensent qu’ils vont perdre leur créativité s’ils se mettent un cadre pour travailler. En même temps, ils sont lassés de leur manque d’efficacité et du stress que ça génère.
Comme je vous le disais, ma nature me range dans l’équipe des productifs.
Et j’ai progressivement développé un blocage par rapport à la créativité.
Je me disais que j’étais pas créative et que je ne le serais jamais. Dès que je devais faire un travail créatif et “laisser aller mon inspiration” j’étais complètement perdue.
En bonne productive, j’aime bien me fixer un objectif, élaborer un plan et ensuite le suivre. Mais pour être créatif, il faut se laisser aller, pour pouvoir un peu partir dans tous les sens pour avoir des idées qui sortent du lot. Et ça, en réalité, ça me faisait peur. J’avais l’impression de perdre le contrôle. Que ça allait être un bazar ingérable.
Au delà de ça, j’étais super admirative des personnes de mon équipe naturellement créatives.
J’étais frustrée par mon manque de créativité, mais je ne voulais pas lâcher mon cadre. Je vivais cet état de fait comme une fatalité.
Et puis un jour, j’ai eu une révélation.
Le déclic
C’était en écoutant l’interview d’une neuroscientifique. Tout s’est éclairé.
Elle expliquait que créativité et productivité activaient deux réseaux neuronaux distincts.
J’avais déjà entendu parler de cette histoire de cerveau droit / cerveau gauche, mais là, ça a fait tilt.
Je me suis dit : En réalité, on a tous les deux modes en nous. Simplement, l’un prend souvent le dessus et empêche l’autre de s’exprimer. Ils ne sont pas opposés donc. C’est juste que ce sont deux réseaux différents. L’un ne peut pas remplacer l’autre. Il n’y a aucune crainte à avoir. C’est simplement qu’ils ne peuvent pas fonctionner en même temps.
J’ai alors compris qu’il suffisait de désactiver le mode dominant temporairement pour accéder à l’autre. Je vous explique comment faire ça simplement plus loin.
La créativité repose principalement sur le Default Mode Network (DMN) – aussi appelé le “réseau en mode par défaut”.
C’est le mode qu’on active quand on laisse son esprit vagabonder :
on rêve, on imagine, on se projette, on connecte des idées a priori éloignées.
C’est ce réseau qui s’active… sous la douche, par exemple.
La productivité, elle, s’appuie sur le Executive Control Network (ECN) – le “réseau de contrôle exécutif”.
C’est le mode qu’on mobilise pour se concentrer, planifier, organiser, avancer.
Celui qui est aux commandes quand on coche des cases dans sa to-do.
Donc, les deux réseaux ne peuvent pas fonctionner à plein régime en même temps.
C’est pour ça qu’un brainstorming ultra cadré donne rarement des idées brillantes sur le moment.
Mais que la meilleure idée arrive souvent… quelques heures plus tard.
La bonne nouvelle
On possède TOUS les deux systèmes.
Et on peut entraîner celui qu’on utilise le moins.
Les personnes très créatives peuvent devenir plus structurées.
Les profils productifs peuvent apprendre à être plus intuitifs.
Sans perdre leur point fort.
Il ne s’agit pas de choisir entre les deux, mais d’alterner intelligemment.
Mon système :
À la suite de cette découverte, j’ai mis en place un système qui m’a totalement libéré.
C’est ce que j’ai mis en place dans ma façon de travailler.
C’est un système hyper simple, mais redoutablement efficace.
Je l’ai appelé Le Switch.
Je l’ai peaufiné petit à petit et voilà en quoi ça consiste :
Étape 1 : Concentration
Je me pose, je cadre :
– Quel est le sujet ou le problème à traiter ?
– Quelles sont les premières idées, les pistes ?
Je prends des notes, je structure, même si tout est flou.
Étape 2 : Infusion
Ensuite… je lâche.
Je reprends mes activités habituelles.
Je lis, je cuisine, je vais marcher, je vis.
Et mon cerveau continue à bosser… sans que je m’en rende compte.
Je laisse les idées venir à leur rythme. Parfois dans la journée, parfois deux jours plus tard.
Étape 3 : Je recommence
Je relis mes notes, je réfléchis à nouveau de manière structurée pendant 30 min, 45 min pas plus. Puis, je lâche prise de nouveau, je reprends mes activités.
Et je recommence jusqu’à aboutir. En général en quelques jours.
Quand j’écris une newsletter, je ne m’installe jamais pour “écrire d’un coup”.
Je fonctionne toujours par séquences. 30 min en général.
Un jour je pose le sujet. Je laisse infuser. Le lendemain je commence un plan. Puis je laisse infuser.
Je lis un article, je note une idée. Je laisse encore infuser.
Et quand je me remets devant l’écran, j’ai tellement d’inspiration que 30 minutes me parait super court.
Et c’est tant mieux : avec cette méthode, je n’ai jamais l’angoisse de la page blanche. Je suis toujours motivée. J’ai retourné le truc. Plutôt que d’avoir la flemme de me mettre à mon ordi 2h ou 3h alors que j’ai à priori aucune idée de ce que je vais écrire, j’ai peur que 30 min ne suffisent pas ! C’est quand même cool 🙂
Et surtout, ça me donne envie de revenir le lendemain.
Et cette méthode me permet surtout d’aller plus loin dans mes réflexions.
De faire des liens que je n’aurais jamais vus en mode “productivité pure”.
C’est comme ça que je trouve des angles différents.
Des idées qui viennent vraiment de moi. Que j’approndis mes pensées : parce que je prends le temps de le faire en 2 sessions d’écriture. Les phases de relâchement ne sont surtout pas du temps perdu.
Ce système, je l’utilise partout
– pour créer une stratégie de lancement
– pour prendre une grande décision
– pour concevoir un produit
– pour résoudre un conflit
– pour rédiger un pitch
C’est un muscle. Plus je l’entraîne, plus c’est fluide.
Aujourd’hui, je sais exactement comment déclencher cette “bascule” entre focus et relâchement.
Et je le sens : quand j’arrête de penser… mon cerveau créatif prend le relais.
Alors, si je devais résumer :
La créativité, ce n’est pas un éclair de génie réservé à quelques élus.
Ce n’est pas non plus un truc qu’on opère uniquement quand on médite ou qu’on rêve.
C’est un muscle.
Et comme tous les muscles, il s’entraîne.
L'alternance entre focus structuré et relâchement mental est devenue ma stratégie clé.
J’ai compris que ces deux états — productivité et créativité — ne s'opposent pas.
Ils se succèdent.
Et c’est précisément dans cette alternance maîtrisée que naissent les meilleures idées.
Aujourd’hui, j’ai plus de clarté. Plus de plaisir. Plus de temps de repos. Et paradoxalement, je suis encore plus performante.
C’est le bonus ultime de cette stratégie : je ne culpabilise plus quand lorsque je me repose.
Parce que je sais que ces moments-là sont essentiels pour que mon cerveau infuse, connecte et crée.
Le repos n’est plus une pause dans la performance.
C’est devenu une part intégrante de ma stratégie.
Je vous souhaite de découvrir cette sensation.
À très vite,
Fanny 😎
Comment ça fonctionne dans le cerveau