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Se libérer de la peur du jugement
(se poser UNE SEULE question)
Dans cette édition :
Les vraies causes derrière la peur du jugement
Pourquoi on ne peut pas juste « se foutre » du regard des autres
5 conseils simples pour surmonter le regard des autres à tous les coups
La seule question à se poser pour enfin maîtriser ses peurs et passer à l’action
C’était il y a quelques mois.
Nous sommes lundi matin, il est 8h54. Je suis devant mon ordinateur en train de relire une dernière fois la première newsletter que je m’apprête à envoyer.
J’ai une certaine appréhension, la gorge un peu serrée. Je sens que j’inspire de plus en plus fort pour me détendre.
La vérité c’est que j’ai peur de ce que les gens vont en dire…
— Et s’ils trouvaient ça nul ? Pas intéressant ? Ridicule ?
Et puis, petit à petit, je reprends le dessus sur le fil de mes pensées.
— Fanny, de toute façon, t’as décidé que tu lançais cette newsletter.
— Tu peux plus reculer. Allez, clique ! Clique sur envoyer.
Allez c’est parti !
Je me lance : newsletter envoyée.
Évidemment, il n’y avait rien de controversé dans cette newsletter.
J’y raconte simplement comment j’ai quitté mon job de junior dans un grand groupe pour lancer FEMPO, la première marque de culotte menstruelle en Europe.
Pourtant, au moment de l’envoi, j’ai flippé.
Sur le papier, je n’ai rien à prouver.
J’ai fait une grande école puis j’ai été Major de promo à la Sorbonne.
J’ai créé un produit ultra innovant dans le domaine de l’hygiène féminine. Un secteur qui n’avait rien connu de nouveau depuis l’invention du tampon en 1931.
Ma boîte a été rentable dès la première année. Sans levée de fonds, sans réseau, sans expérience …
Mais ça n’empêche pas que j’ai toujours une appréhension au moment de réaliser quelque chose de nouveau. Surtout quand il faut s’exposer à la critique et au jugement des autres.
C’est relou et si mes réussites passées m’aident à tempérer cette peur du jugement, la vérité c’est qu’il m’arrive d’avoir des petites rechutes.
Les deux idées reçues qui nous maintiennent dans la peur :
Quand on ose évoquer sa peur du jugement des autres autour de nous, bien souvent, le seul conseil qu’on obtient c’est : t’as qu’à t’en foutre.
S’en foutre ? Oui je veux bien mais comment ? Comment faire quand on n’a pas ce pouvoir magique ? On essaye bien sûr de se convaincre intellectuellement de s’en foutre mais émotionnellement, ça ne marche pas. Une seule critique peut nous plomber pendant des heures et on rumine…
On s’imagine ce qu’on aurait dû répondre, on refait la scène, les dialogues…
Et en plus, dans 99,9 % des cas, on est bien conscient que la personne qui nous a balancé cette critique gratuite n’a pas un parcours et une vie qui nous font rêver, loin de là. On sait que la personne ne nous connaît vraiment, ne comprend pas vraiment notre projet.
Pourtant, on est quand même touché par son avis… Et ça nous énerve encore plus…
Comment faire pour sortir de ça ? Selon moi, il y a deux idées reçues sur la peur du jugement des autres qui nous empêchent de nous « en foutre » :
1) On a l’impression que c’est un don :
Il y a ceux qui ne semblent nullement touchés par les critiques et le jugement. Et il y a ceux qui sont condamnés à ressentir le lourd regard des autres dès qu’ils sortent de leur zone de confort...
Laissez-moi vous dire qu’en réalité, l’écrasante majorité des gens, y compris ceux qui semblent avoir le plus confiance en eux, ont tout de même peur à un certain degré du regard des autres. C’est juste que personne ne le montre. C’est juste que les gens passent à l’action malgré leurs peurs.
Franchement, à part dans le cas particulier des psychopathes, on est tous touché par ce phénomène.
Bien sûr, en fonction de notre estime de soi, de notre confiance en soi, de notre expérience, nous sommes touchés à des degrés plus ou moins importants… Mais tout le monde est humain et personne n'a envie d’être montré du doigt.
Je peux vous dire que même des chefs d’entreprises émérites de grosses entreprises qui n’ont plus rien à prouver en business flippent de poster leurs opinions sur les réseaux sociaux.
Prendre la parole : la peur numéro 1 des Français… et ce que les Français redoutent, c’est bel et bien le regard et le jugement des autres.
On n’a pas forcément peur de la critique constructive et bienveillance. On a peur de la critique gratuite, des moqueries, du mépris... On a peur d’être rejeté.
L’Homme est un animal social. On a besoin de faire partie du groupe. Et on a souvent du mal à faire quelque chose qui pourrait nous amener à être rejeté de ce groupe.
En reconnaissant que c’est une réaction quasi biologique et que tout le monde est touché, on fait déjà un pas pour relativiser les choses.
Votre problème, ça n’est pas que vous avez peur du jugement des autres. C’est que cette peur est tellement présente qu’elle vous empêche d’agir. Le problème de fond c’est une peur paralysante du jugement des autres.
2) Deuxième idée reçue sur la peur du jugement :
On se dit que lorsqu’on aura « réussi », on sera enfin guéri de nos peurs.
C’est en partie vrai. Lorsqu'on se fixe un nouvel objectif, on peut s’appuyer sur ceux qu’on a déjà atteint, sur notre passé, pour se rappeler qu’on est capable et que les critiques éventuelles ne nous ont pas tué, ni empêché de réussir.
Mais la réussite ne soigne pas le problème de fond. À ce moment-là, c’est juste un outil pour se rassurer. Réussir c’est « savoir faire ». Alors que le problème qu’on cherche à résoudre vient de « savoir être ».
Si on veut encore plus se libérer du regard des autres, il va falloir travailler sur son estime de soi et son amour de soi, peu importe ce qu’on réussit à faire ou non. C’est ça le vrai job et ça prend des années.
Des années ? Mais, on n’a pas le time. On fait comment quand on veut lancer son projet maintenant et pas dans 10 ans ?
Faire en sorte que ses peurs ne nous empêchent pas d’avancer :
Réussir à s’en foutre du jour au lendemain en claquant des doigts, ça le fait pas. En même temps, si on attend de plus avoir peur pour agir, on peut attendre longtemps.
Qu’est ce qui va faire qu’un jour on aura plus peur si on ne change absolument rien à son attitude ? bah rien …
À l’instant t, le plus urgent c’est pas de s’en foutre.
C’est de réussir à maîtriser suffisamment ces peurs pour ne pas qu’elles nous empêchent d’agir.
La seule chose à faire pour le moment c’est de réussir à ramener cette peur à quelque chose de raisonnable.
Assez raisonnable pour qu’elle ne puisse surtout pas nous empêcher de passer à l’action.
Pour ça => On doit décider. Décider que nos émotions ne vont pas nous empêcher d’agir.
Décider que notre peur de ce que les autres pourraient penser ne doit pas conditionner et limiter notre avenir et notre vie.
Une fois qu’on a pris cette décision, je vous propose de suivre les 5 étapes qui m’aident personnellement à me détacher du regard des autres à chaque fois que je me fixe un objectif qui m’expose un peu trop à mon goût.
Les 5 étapes pour maîtriser sa peur du jugement des autres :
1) Faire face à ses peurs :
Il ne faut surtout pas les ignorer. On ne va pas forcément tout comprendre mais c’est pas très grave. Par exemple me concernant, la vérité c’est que si j’étais à chaque fois sûre à 10 000 % que j’allais réussir, je n’aurais absolument jamais peur du regard des autres.
Pour ma part, la peur du jugement des autres me renvoie à la peur de ne pas être sûre de savoir comment réussir. Et chez moi ça peut se transformer en peur de commencer mon nouveau projet … et en justifications pour procrastiner.
Prendre conscience de qui est à l'œuvre me permet de ne pas me complaire là-dedans et de réagir rapidement.
2) S’appuyer sur des peurs plus grandes que celle du regard des autres :
Me concernant c’est : la peur de ne pas réussir, la peur d’avoir des regrets, celle de ne pas tout faire pour atteindre mon plein potentiel.
3) Prendre du recul vis-à-vis des personnes critiques :
La vérité c’est que l’immense majorité des gens s’en fou. La plupart des gens pensent à eux d’abord et ceux qui critiquent gratuitement aussi.
En réalité, il n’y a rien de personnel dans leur critique. Bien souvent, ils se parlent à eux même : vous les renvoyez à leur propre médiocrité, à leurs propres démons.
Si c’est pas vous, ça sera quelqu’un d'autre et dans tous les cas, ils vous auront oublié en moins de 2.
Qu’est ce que ces gens ont réalisé dans leur vie ? En général, rien de spécial.
N’oubliez pas :
> Un coureur olympique ne se moquera jamais d’une personne qui débute en running.
> Un chef d’entreprise ne se moquera jamais d’un entrepreneur débutant.
4) Ne pas oublier que le plus grand critique c’est moi-même pas les autres :
« Si c’est pas parfait, on va me trouver nul... on va tout mettre à la poubelle » > c’est nous qui créons ce type de pensées.
Ça veut dire que c’est en notre pouvoir d’apaiser cela en nous. Nous devons comprendre que si nous avons peur du regard des autres, c’est parce que nous avons un regard très dur vis-à-vis de notre propre valeur.
A nous de travailler sur notre estime de soi, à nous de faire en sorte d’être juste avec nous-même.
5) Passer à l’action :
L’étape la plus importante. Sinon, il ne se passera rien. Passez à l’action, même une seule action par jour, même 5 minutes par jour. Petit à petit, on progresse, on prend confiance, on avance.
Pour conclure, il n’y a que des avantages à surmonter sa peur du jugement des autres pour passer à l’action.
Lorsqu’on se lance de nouveaux défis, on sort toujours de sa zone de confort. C’est donc normal de pas être 100% à l’aise. On peut décider de se faire un sang d’encre par rapport à ça, ou on peut décider de voir ça comme un jeu.
C’est une décision et elle est entre nos mains.
Et si peut-être on se prend une critique gratuite, n’oublions pas non plus toutes les choses positives que l’on peut récolter en chemin : des encouragements, des apprentissages incroyables, de la confiance en soi, de l’épanouissement, de belles rencontres, être méga fière de nous peu importe l’issue, de nouvelles opportunités auxquelles on avait même pas pensé, une nouvelle vision des choses, une nouvelle vie.
Oui, on risque quelques critiques et un léger inconfort de se mettre à nue et peut-être de ne pas “réussir” comme on l’imaginait au départ.
Finalement, la seule question à se poser est la suivante : est-ce qu’on va s’empêcher de tenter sa chance de réaliser un truc de ouf juste parce qu’un frustré va peut-être nous lancer une sale remarque ?
Nous avons le pouvoir d’agir sur notre vie, honorons ce pouvoir.
À très vite,
Fanny 😎